Le mot hasard vient de l'arabe al-zahr signifiant à l'origine dès et ayant pris la signification de chance car il désigna jusqu'au XIIème siècle un jeu de dès.
Qu'est-ce que le hasard ? Ce qui arrive de façon imprévue, ce qu'on n'explique pas, ce dont on ne saisit pas le sens ? Et si nous pouvions retrouver la connais-sens pour ne plus subir et choisir enfin le cours de notre vie ?
Anne Ancelin-Schützenberger a constaté qu'il existe un syndrome d'anniversaire et qu'une maladie peut se répéter à l'âge où un parent a eu la même maladie, un accident ou un choc psychologique. Dans son best-seller, Aïe Mes Aïeux, elle l'illustre avec le cas de Jacqueline. Celle-ci porte une minerve - qui lui soutient le cou - à la suite d’un accident de voiture qu’elle a eu peu de temps après la mort de sa fille. Cette dernière était née avec le cordon ombilical enroulé autour du cou, ce qui avait entraîné une asphyxie et un coma. Infirme moteur par la suite, elle a vécu dans une institution spécialisée et mourut à 10 ans. La soeur de Jacqueline a elle aussi mis au monde "un enfant à problème grave autour de la tête", une hernie cervicale, « la cervelle qui dégouline de la tête », dit-elle.
Pourquoi cette "malédiction" familiale autour du cou et de la tête ? En dressant l'arbre généalogique, on constate que l’arrière-grand-mère, qui était arménienne, a été décapitée avec deux de ses filles, lors du génocide, le 24 avril 1915. La grand-mère avait sept ans lorsqu’elle a vu la tête de sa mère et de ses sœurs, tordues d’horreur et « la cervelle dégoulinante » portées sur des piques par des Turcs. Etrangement, comme pour rappeler ce drame, les descendants naissent avec un problème à la tête et la fille de Jacqueline meurt un 24 avril, jour anniversaire du génocide !
Pour réparer symboliquement ce massacre, ces têtes défigurées, la famille choisit justement un métier qui consiste à embellir les têtes. Jacqueline, qui voulait être professeur de gymnastique, n'a pas pu se présenter à son examen à cause d'une foulure à la cheville, comme par hasard. Elle décide donc de devenir coiffeuse comme ses frères, ses parents et sa grand-mère !
Effectivement, on ne choisit pas sa profession par hasard, en tout cas pas consciemment. Si vous êtes secrétaire, demandez-vous s'il y a des secrets à taire dans la famille. Si vous rencontrez des difficultés au travail, c'est peut être en mémoire d'une femme décédée "en travail" (lors d'un accouchement). Si vous rencontrez des problèmes pour devenir patron, regardez si des membres de votre famille ont déjà lutté contre le patronnat.
Nos prénoms sont aussi des révélateurs de nos histoires familiales et
influencent notre vie. N'est-il pas pertinent de travailler avec des jeunes lorsque l'on porte le prénom du protecteur des enfants, saint Raphaël ? Un enfant de la famille a-t-il manqué de
protection ? Pourquoi Thomas est-il en permanence à la recherche de son double ? Son étymologie araméenne de "jumeau" nous révèle que dans la généalogie on peut retrouver la perte d'un jumeau.
Les anagrammes nous donnent aussi des pistes à explorer. Ainsi, François à l'envers donne "sois franc". Ce prénom renvoie donc à des mémoires de mensonge et de trahison. Quant aux prénoms
féminisés tels que Alexandra, Emilie ou Yvonne, ils traduisent le désir (conscient ou inconscient) des parents d'avoir un garçon plutôt qu'une fille. Ce qui peut se comprendre si je prends
l'exemple de mon arrière-grand-mère Baptistine, dernière d'une fratrie de neuf filles et sans aucun garçon !
Toutes ces coïncidences sont là pour nous rappeler la règle de jeu / je. Soit nous fonctionnons en mode "inconscient" en subissant les événements, en répétant les mêmes schémas, en rejouant la même partie que nos aïeux. Soit nous reprenons conscience d'un traumatisme du passé, en libérant ce stress et reprenant nos propres cartes en main pour choisir ce que nous voulons pour nous-même.
synchronicités entre Lincoln - Kennedy